Dans Du contrat social (partie I, chapitre 3), Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) écrit : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. »
Il n'existe rien de tel qu'une force « absolue » : toute force est une quantité de force et toute quantité de force est relative à une autre quantité de force. Les rapports de force sont donc essentiellement ou par définition instables et incertains, et ils ne permettent pas de considérer et de penser une vie sociale pacifiée. En philosophie classique, on parle alors d'un « état de nature », qui constitue formellement l'antithèse d'un « état civil ».
À quoi cependant la transformation qu'évoque Jean-Jacques Rousseau tient-elle ? Une chose est sûre : l'État de droit n'existe pas de toute éternité, mais résulte de processus historiques effectifs. Il faut donc imaginer que le droit s'est construit peu à peu et qu'il a émergé de situations de non-droit où seuls prévalaient des rapports de force, c'est-à-dire des relations de fait.
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